En savoir plus sur l’énergie éolienne

L’éolien, une énergie rentable, source de bénéfices locaux

L’éolien est l’une des énergies les plus compétitives. Sur les cinq dernières années, les coûts de production de l’éolien ont baissé de 25% et s’établissent aujourd’hui autour de 60 €/MWh. Ce montant tient compte de l’ensemble des coûts, depuis l’achat des éoliennes jusqu’à leur démantèlement en fin de vie après une vingtaine d’années de fonctionnement. 

La production d’une centrale nucléaire représente un coût 110 €/MWh pour l’EPR de Flamanville tandis que le coût de production d’une centrale à gaz neuve est estimé entre 90€ et 100€/MWh.

En France, le mécanisme de complément de rémunération mis en place en 2016 laisse le producteur éolien vendre directement sa production sur le marché de l’électricité. Si le prix du marché est inférieur au tarif éolien fixé par arrêté, il reçoit un complément de rémunération. Inversement, si le prix est supérieur, le producteur rembourse la différence sur la base des aides perçues par l’Etat : c’est donc une nouvelle ressource pour l’Etat et un retour sur investissement très rapide, particulièrement important en cette période d’augmentation continue des prix sur le marché de l’électricité. 

En chiffres : 
– 1MW installé est égal à un revenu de 10 à 12 000 € / an pour les collectivités.
– En 2021, les recettes fiscales totales pour les territoires en France sont de 235 Millions d’euros
– Au titre de 2022 et 2023, l’éolien terrestre va rapporter 7,6 milliards d’euros à l’Etat du fait du complément de rémunération
Source : ADEME : « L’éolien en 10 questions » et FEE : « Observatoire de l’éolien 2022 »

Un parc éolien permet de diversifier les revenus des collectivités locales tout au long de sa durée de vie, soit 20 à 25 ans. 

  • Diminution des impôts locaux.
  • Augmentation des capacités d’emprunts et de financement.
  • Revenu de taxes foncières.
  • Contribution économique territoriale (CET) basée sur la Cotisation foncière des entreprises (CFE).
  • L’imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) représentant 70% du montant total des taxes et impôts dus.

Ainsi, l’installation de parcs éoliens permet aux communes rurales d’améliorer leurs services publics :

  • Réfection de routes.
  • Rénovation de l’éclairage public.
  • Rénovation et/ou construction de lieux culturels et touristiques.
  • Etc.

Quel bilan carbone pour les éoliennes ?

Le contenu de la « base carbone » mise à disposition par l’ADEME pour déterminer les moyens de production les plus vertueux pour le climat permet d’affirmer que l’éolien est la technologie qui émet le moins de CO2 sur toute sa durée de vie : de sa fabrication jusqu’à son installation, son démantèlement et son recyclage, l’impact carbone d’une éolienne se situe entre 12,7 g et 14,1 g de CO2 par KWh – nettement moins que le mix électrique français qui émet 82 g de CO2/KWh (sans tenir compte de la fabrication, installation et recyclage des infrastructures). 

Entre 2002 et 2015, l’éolien a permis à la France d’éviter l’émission de l’équivalent de 63 millions de tonnes de CO2 et de retirer 13 GW de capacités fossiles polluantes depuis 2012. Selon RTE, l’éolien et le solaire évitent désormais l’émission de l’équivalent de 22MT de CO2 en France et en Europe.

L’énergie éolienne est variable mais pas intermittente. La fiabilité des prévisions météorologiques permet de déterminer la production et de piloter la flexibilité du système en amont, par exemple en planifiant la production d’hydro-électricité. Ainsi, les éoliennes produisent 90% du temps, à des niveaux de puissance variables selon le vent. Le facteur de charge moyen (ratio entre l’énergie produite durant un laps de temps et l’énergie qu’elle aurait généré sur la même période si elle avait tourné à la puissance maximale) est d’environ 26% et l’évolution de la technologie permettra bientôt de se rapprocher des 30%.

Deux raisons peuvent expliquer la mise à l’arrêt d’une éolienne : le vent et les opérations de maintenance.

Concernant le vent, une éolienne ne pourra pas produire d’électricité si le vent est absent, trop faible ou trop fort. Ainsi, un vent inférieur à 10km/h est insuffisant pour faire tourner une éolienne tandis qu’un vent trop fort entraînera son arrêt, de manière à éviter tout risque de casse et de minimiser l’usure du matériel. 

Quels sont les impacts d’un parc éolien sur l’environnement et la santé ?

Comme toute activité humaine, l’installation d’une éolienne a des impacts, mais ceux-ci sont limités en raison d’une réglementation stricte à suivre et permettant l’obtention d’une autorisation environnementale. 

Ainsi, les études d’impacts menées lors du développement du projet évitent que les éoliennes portent atteinte au confort des populations, à leur santé, à leur sécurité et à leur milieu. Elles permettent au développeur du parc de mettre en place des mesures ERC (Eviter, Réduire, Compenser) qui, selon le Code de l’environnement (article L110-1), suivent un  « principe [qui] implique d’éviter les atteintes à la biodiversité et aux services qu’elle fournit ; à défaut, d’en réduire la portée ; enfin, en dernier lieu, de compenser les atteintes qui n’ont pu être évitées ni réduites, en tenant compte des espèces, des habitats naturels et des fonctions écologiques affectées. Ce principe doit viser un objectif d’absence de perte nette de biodiversité, voire tendre vers un gain de biodiversité ».

Quel impact sur l’environnement ?

  • L’artificialisation des sols est très marginale. L’ensemble est remis en état après démantèlement.
  • L’emprise foncière est faible : une éolienne occupe environ 500m2 (chemins d’accès et postes de raccordement compris).
  • Des études indépendantes cartographient le milieu et permettent d’éviter les atteintes aux zones sensibles du point de vue de l’environnement et de la biodiversité.
20 000 à 30 000 hectares c’est ce qu’occupera le système électrique français à l’horizon 2050. En comparaison, le seul réseau routier occupera plus d’un million d’hectares.

Quel impact sur l’homme ?

  • L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) exerce une surveillance particulière sur les impacts de l’éolien et notamment l’impact sonore. Le bruit des éoliennes est faible (fréquences entre 20hz et 100hz, inférieur à 35 décibels)) et en-deçà des bruits quotidiens dans une habitation située à 500m, seuil pris en compte par la réglementation française.
  • Diverses analyses de production d’infrasons par les éoliennes semblent montrer qu’elles ne représentent pas un danger pour l’homme. Un syndrome éolien entraînant maux de tête, perturbation du sommeil ou stress semble exister pour une partie très infime des riverains mais la causalité ne fait pas consensus au sein de la communauté scientifique.

Quel impact sur les animaux d’élevage ?

  • L’éolien et l’élevage coopèrent dans les territoires.
  • 83,2% des parcs éoliens terrestres se situent en zones agricoles.
  • 21% se situent à proximité d’élevages bovins, 16% à proximité de polycultures – élevages.
  • Suite à la médiatisation du parc des Quatre Seigneurs et ses effets supposés sur deux exploitations situées à proximité, une série d’études établies par des expertises indépendantes ont été menées sans établir de lien de causalité.
  • Les retours d’expérience des pays européens montrent qu’une cohabitation sereine existe entre parcs éoliens et animaux d’élevage.

Encadré : Consciente des inquiétudes, la filière éolienne s’est dotée d’un groupe de travail interne de suivi de ces questions et pour la mise en place d’une concertation adaptée tout en invitant chacun à se référer aux expertises scientifiques disponibles sur le site de l’ADEME.

Quel impact pour les animaux sauvages et la biodiversité ?

  • Les études d’impact effectuées en amont cherchent à limiter les accidents impliquant oiseaux migrateurs, rapaces et chiroptères. 
  • Elles permettent l’analyse comportementale de la faune et d’éviter les zones sensibles et couloirs de migration.
  • Le développement technologique permet d’inclure des systèmes de bridage pour s’adapter, de caméras intelligentes pour capter l’approche des oiseaux, les effaroucher, etc.

Encadré La filière éolienne est accompagnée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l’ADEME et le Ministère de la Transition Écologique. Ces partenariats ont permis de nets progrès et, si on estime qu’une éolienne tue en moyenne sept oiseaux par an, cela est bien moindre que bon nombre d’autres activités humaines.

Quel impact pour les paysages ?

  • De nombreuses règles viennent cadrer l’implantation des éoliennes pour favoriser le respect des paysages et le maintien de leur homogénéité.
  • Les études d’impacts rendent compte de l’impact visuel, sous conditions météorologiques diverses et selon des angles de vue différents, de l’installation des éoliennes. Elles permettent la production de cartes, de photomontages, accessibles à tous lors de démarches de concertation et de l’enquête publique.
  • La réduction de la saturation prend en compte de nombreuses données et s’adapte à chaque territoire, en favorisant l’insertion paysagère et la conservation de zones de respiration.
  • L’ensemble du dossier reste soumis à la décision du Préfet qui évalue l’impact paysager du parc éolien.
Qu’est-ce que la saturation visuelle ? La saturation visuelle apparaît quand la densité d’éoliennes dans le paysage devient insupportable pour le collectif qui vit dans un lieu donné, avec imposition dans tous les champs de vision et par la création de sentiments de monotonie ou d’encerclement.

Quel impact sur les valeurs immobilières ?

  • D’après l’étude de l’ADEME sur l’analyse de l’évolution du prix de l’immobilier à proximité d’un parc éolien, parue en juin 2022, l’impact statistiquement décelable de la présence d’une éolienne sur le prix d’un bien immobilier est de l’ordre de -1,5% au m2 sur les maisons se trouvant à moins de 5km d’une éolienne. Au-delà de cette distance, l’impact est nul.
  • Sans exclure l’existence de cas particuliers où l’éolien aurait un impact plus marqué, l’analyse montre que ces cas particuliers sont extrêmement minoritaires.
  • L’étude conclue également que le phénomène souvent évoqué de « biens invendables » « ne saurait avoir de caractère statistiquement observable et a fortiori massif ».
  • Les critères permettant de donner sa valeur à un bien sont nombreux et parfois subjectifs, comme la perception que l’on a des éoliennes.
L’étude de l’ADEME se base sur une double analyse, quantitative (analyse par double différence) et qualitative (entretiens, sondages, enquête terrain) , et se base sur les données disponibles pour la période 2015 – 2020.

Le démantèlement et le renouvellement d’une éolienne

Un cadre règlementaire strict prévoit les modalités du démantèlement et de l’éventuel renouvellement d’une éolienne au terme de sa durée de vie d’exploitation.

L’installation, l’exploitation et le démantèlement d’une éolienne sont régit par un cadre règlementaire précisé par l’arrêté du 22 juin 2020 portant modification des prescriptions relatives aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent.

Le démantèlement concerne l’intégralité de l’installation (éolienne et sa fondation, postes de livraisons, câbles…) ainsi que les aires de grutages et les chemins d’accès. L’ensemble doit être remis en état par l’exploitant.

Le renouvellement (repowering) d’une éolienne peut-être décidé, permettant l’utilisation d’éoliennes moins nombreuses et plus performantes, fruit des avancées technologiques de la filière.

Le saviez-vous ? 90% d’une éolienne recyclable ou valorisable (98% hors pale). Recyclage à 100% de l’acier, du béton, du cuivre et de l’aluminium. Reconditionnement et revente des composants. Des technologies en développement pour répondre aux règles de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).